Le bois translucide: matériau du futur ?

Rendre le bois translucide, imputrescible, plus résistant au feu et améliorer ses propriétés structurelles: c’est le défi que s’est lancé Timothée Boitouzet, jeune architecte français formé à l’international. Il vient de déposer le brevet pour son bois bionique, trois fois plus rigide que le bois classique et beaucoup plus résistant au feu. Le jeune entrepreneur de 29 ans vient de remporter le prix MIT des Innovateurs de moins de 35 ans.

Cet architecte français, formé notamment au Japon, a mené des recherches fondamentales aux Etats-Unis, en partenariat avec le département de biologie moléculaire et de chimie organique d’Harvard.

Ses premiers travaux ont consisté à injecter dans une lame de bois épaisse de 7 à 10 mm une matrice monomère, soit des matériaux plastiques, afin de combler les microcavités. « En fonction des essences le bois est composé de 60 à 70% d’air » rappelle Timothée Boitouzet. Grâce au comblement des vides d’air par des monomères qui polymérisent in situ, les propriétés du matériau changent tout en respectant sa micro-architecture.

Première conséquence, le bois devient translucide car la « cellulose, naturellement présente dans le bois est conservée tandis que la lignine est remplacée par le monomère » explique-t-il. Puisque la cellulose est un matériau christalin, le bois laisse désormais passer la lumière.

En devenant plus dense grâce à cette opération, le bois devient donc plus rigide. Après 2 ans de travaux en laboratoire, les premiers résultats premettent d’obtenir une fine lame de bois. « La première étape de développement pourrait être de réaliser du mobilier avec ce bois bionique. La suivante consisterait à produire des bardages, des menuiseries ou des revêtements de sols. A plus long terme, nous serons capables de saturer du bois plus épais par un procédé industriel afin d’obtenir des performances structurelles et de repousser les limites d’usage du bois pour construire des tours » imagine Timothée Boitouzet.

Affaire à suivre!